L’insuline fête ses 90 ans

13/11/2013
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Bien que l’insuline ait contribué à une amélioration considérable de l’espérance et de la qualité de vie, son image peut encore être améliorée - c’est l’avis de deux experts nationaux du diabète, les Professeurs Van Gaal (Université d’Anvers) et Scheen (Université de Liège).

Tout juste 90 ans

Il y a tout juste 90 ans, la remise du prix Nobel de Médecine accordait une reconnaissance à l’insulinothérapie, permettant aux personnes diabétiques d’améliorer de manière significative leur espérance et leur qualité de vie. Jusqu’alors, le seul traitement possible se limitait à un régime strict, entrainant rapidement (en cas de diabète de type 1) et après un certain temps (en cas de diabète de type 2) le décès de la plupart des patients ainsi fortement amaigris.

En 1921, quatre chercheurs canadiens (à savoir Banting, Best, Collip et Macleod) sont parvenus à isoler de l’insuline issue de pancréas d’animaux et à l’utiliser avec succès sur l’homme. Deux années plus tard, ce projet avant-gardiste leur a valu de remporter le prix Nobel de Médecine et a conduit leur méthode à base d’insuline animale à subsister durant près de 60 ans. Grâce à une optimisation de la procédure au fil des décennies, une variante synthétique humaine – similaire à celle que nous connaissons actuellement – a finalement fait son apparition sur le marché.

Beaucoup de préjugés…

Notre style de vie, pas toujours sain, contribue à l’augmentation continue du nombre de personnes diabétiques dans notre société, où cette maladie chronique touche aujourd’hui plus d’ 1 Belge sur 20 et 1 Belge sur 10 au-delà de 60 ans. Une augmentation de l’utilisation d’insuline ou d’autres traitements disponibles en est une conséquence logique. En effet, les personnes diabétiques doivent veiller continuellement à stabiliser leur glycémie en pratiquant un autocontrôle glycémique. Celui-ci consiste à mesurer quotidiennement son taux de glucose dans le sang en réalisant une petite piqûre au bout du doigt et, si nécessaire, à procéder à une injection d’insuline. Actuellement, ce traitement par injection d’insuline se heurte encore à de nombreux obstacles au sein de la population diabétique de type 2 (de loin la plus nombreuse) et est encore souvent envisagé comme dernier recours tant par les patients que par les médecins généralistes, et ce pour différentes raisons.

Tout d’abord, l’utilisation d’insuline est sujette à de nombreux préjugés. Ainsi, les personnes diabétiques craignent d’être confrontées à des malaises hypoglycémiques, une prise de poids, une limitation de leur liberté de mouvement, un changement irréversible de leur style de vie, etc. Un autre aspect psychologique important réside dans la peur des injections ou des aiguilles. « L’image des piqûres douloureuses à l’aide d’énormes aiguilles est pourtant dépassée depuis longtemps », explique le Prof. dr. Van Gaal de l’Hôpital Universitaire d’Anvers. « Au contraire, il existe maintenant des stylos à insuline très faciles d’utilisation, avec des aiguilles ultrafines, grâce auxquels les injections se font de manière rapide et parfaitement indolore.”

 

 

 

Les médecins généralistes manquent en outre encore souvent d’assurance lorsqu’il s’agit d’administrer un traitement à l’insuline ; c’est ce que révèle une enquête menée auprès de 100 médecins généralistes par l’entreprise pharmaceutique Sanofi, qui a, en collaboration avec le précurseur Hoechst, introduit l’une des premières insulines sur le marché. Parmi les raisons invoquées, on retrouve le manque d’expérience et de connaissance du traitement à l’insuline. 85% des médecins généralistes qui ne prescrivent actuellement pas d’insulinothérapie souhaiteraient une formation spécifique, des informations supplémentaires ou encore un accompagnement du patient par une infirmière.

Nécessité d’un suivi méticuleux

Une vigilance accrue est primordiale dans le traitement du diabète afin d’éviter tout risque de conséquences physiques graves telles que des maladies cardio-vasculaires, la cécité, l’insuffisance rénale, etc.  Dans le diabète de type 1, l’insuline est indispensable à la survie et doit, idéalement, être administrée en 4 injections par jour pour obtenir le meilleur équilibre possible. Dans le diabète de type 2, le passage à l’insuline devient nécessaire lorsque les médicaments antidiabétiques oraux ne sont plus suffisants pour équilibrer correctement la glycémie, et ce afin d’éviter les complications et d’améliorer la qualité de vie. Le schéma d’insulinothérapie peut être beaucoup plus simple, au moins dans un premier temps.

« Avec le diabète, l’essentiel consiste à trouver le juste équilibre entre les contraintes et les objectifs », explique le Prof. dr. Scheen du Centre Hospitalier Universitaire de Liège (CHU Liège). « Une qualité de vie est possible grâce à un traitement adapté, à condition que le patient respecte quelques consignes finalement assez simples. Au-delà de la responsabilité propre du patient, le médecin généraliste a également un rôle important à jouer à cet égard car l’expérience montre qu’il existe un retard, souvent trop important, avant la proposition d’initier une insulinothérapie. Grâce à un suivi étroit et une assistance médicale, soignés et soignants peuvent maintenir ensemble l’affection sous contrôle. Les spécialistes, infirmiers et diététiciens doivent également être impliqués dans ce processus afin d’en arriver à une approche multidisciplinaire cohérente.  »

D’après un communiqué de presse de Sanofi (avec Vademecom)




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