Plus de poisson, moins de battements

03/09/2003
News

La relation entre consommation de poisson et santé cardiovasculaire a déjà fait couler beaucoup d'encre. Elle se voit encore confortée par une nouvelle étude effectuée par une équipe de l'Institut Pasteur, à Lille. Près de 10.000 hommes âgés de 50 à 59 ans et exempts d'affection cardiaque, ont été recrutés en France et à Belfast, en Irlande. Ils ont été classés en 4 groupes, sur la base de leur consommation de poisson : moins d'une fois par semaine (n = 2662), une fois par semaine (n = 4576), deux fois par semaine (n = 1964) et plus de deux fois par semaine (n = 556). 

Les auteurs ont comparé le rythme cardiaque et les facteurs de risque cardiovasculaire classiques. Les dosages effectués sur les phospholipides des globules rouges d'un échantillon de 407 sujets montrent que le EPA et le DHA, deux acides gras dont le poisson constitue la principale source, de même que les oméga-3 totaux, augmentent d'une catégorie à l'autre, reflétant ainsi les différences de consommation.

La fréquence chute

Comme on pouvait s'y attendre, les auteurs ont observé plusieurs effets favorables : les grands consommateurs de poisson affichent des taux de triglycérides plus bas, une pression sanguine systolique plus basse et un taux de cholestérol HDL (le « bon »), plus élevé que ceux qui boudent cette famille d'aliments. 

Mais la nouveauté provient de la fréquence cardiaque, qui diminue au fur et à mesure que l'on monte dans les catégories de consommation de poisson. La différence de rythme cardiaque entre les non- et les grands consommateurs de vertébrés aquatiques reste significative même après correction pour des facteurs confondants tels que l'âge, la corpulence, les habitudes tabagiques, la consommation d'alcool… 

Les chercheurs ont également trouvé une corrélation négative entre la teneur en DHA des globules rouges et le rythme cardiaque. Compte tenu du fait qu'il existe une association entre une fréquence cardiaque élevée et le risque de mort soudaine, ces données suggèrent que c'est, au moins en partie, par un effet sur le rythme cardiaque que le poisson exerce sa « cardioprotection » sur la mortalité soudaine.

Nicolas Guggenbühl 
Diététicien Nutritionniste

Réf. : 
Dallongeville J. Fish consumption is associated with lower heart rates. Circulation. 2003 Aug 19;108(7):820-5




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