SU.VI.MAX : le voile est levé !

25/06/2003
News

Pendant près de 8 ans, plus de 13000 volontaires ont ingéré chaque jour une capsule contenant soit un cocktail d'antioxydants, soit un placebo. Avec pour objectif de faire la lumière sur les relations entre le statut en antioxydant et le risque de développer des affections majeures que sont les cardiopathies ischémiques et les cancers. Et de savoir si la majoration de l'apport en antioxydants offre un bénéfice santé, en terme de morbidité et de mortalité. 

Outre sa méthodologie rigoureuse, SU.VI.MAX présente l'intérêt de porter sur une population occidentale et surtout, elle porte sur des doses nutritionnelles d'antioxydants, c'est-à-dire accessible par le biais d'une alimentation bien conçue, suffisamment riche en fruits et en légumes.

Côté placebo

L'étude confirme ce que de nombreuses études d'observation ont déjà rapporté, à savoir une association inverse entre le taux sanguin de bêta-carotène – lui-même corrélé à l'apport en fruits et en légumes – et le risque de cancer et d'affections cardiovasculaires. Dans SU.VI.MAX, les niveaux initiaux de bêta-carotène dans le groupe des hommes sont associés au risque de cancers et de maladies cardiovasculaires. Rien de tel n'apparaît cependant chez les femmes.

Côté intervention

Dans le domaine cardiovasculaire, les résultats sont assez décevants compte tenu des espoirs nés il y a une vingtaine d'années : aucun effet significatif de la supplémentation n'est décelé. Par contre, chez l'homme, la supplémentation conduit à une réduction significative du risque de cancer (- 31 %), tous sites confondus, et du risque de décès (- 37 %). Chez la femme, aucun effet n'apparaît

Guerre des sexes ?

Les antioxydants seraient-ils plus efficaces chez les hommes que chez les femmes ? Non, l'explication est probablement… dans l'assiette. "Les femmes ont à l'inclusion un meilleur statut en bêta-carotène et en vitamine C que les hommes", explique Jean Nève, professeur à l'ULB et Membre du Comité scientifique et du Comité de surveillance de l'étude SUVIMAX. "Ceci s'explique probablement par le fait que la part relative des fruits et des légumes est nettement plus importante chez elles que chez les hommes". 

Ces nouvelles données soutiennent donc pleinement les recommandations en faveur d'une consommation importante en fruits et en légumes pour réduire le risque de cancer et la mortalité, surtout pour ceux qui n'en consomment que peu. Encore faut-il le faire savoir…

Nicolas Guggenbühl 
Diététicien Nutritionniste




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