Un allié dans la lutte contre l’excès de cholestérol

05/03/2012
Article

De nombreuses études ont montré l’intérêt et les bénéfices sur la santé d’apports adéquats en acide alpha-linolénique (ALA). Cet acide gras essentiel aurait notamment la faculté de réduire le phénomène d’athérosclérose, en agissant entre autres sur l’excès de cholestérol sanguin et cellulaire.

L’acide alpha-linolénique est l’acide gras «mère» de la famille des oméga-3. Ce lipide particulier nous est indispensable car il est le principal substrat nécessaire à la synthèse d’homologues plus longs et insaturés, grâce à l’action de deux types d’enzymes, les élongases et les désaturases. Notre organisme étant incapable de le produire, nous devons donc le trouver via nos apports alimentaires. Outre le fait de nous être essentiel, l’ALA possède également de nombreuses autres cordes à son arc, comme la faculté d’agir sur l’excès de cholestérol.

Baisse du cholestérol circulant

L’effet hypocholestérolémiant de l’acide alpha-linolénique ne date pas d’hier puisque Chan et ses collaborateurs avaient déjà démontré en 1991 que ce lipide essentiel était aussi efficace que les acides oléique et linoléique dans la réduction du cholestérol sanguin, chez des hommes ne présentant pas de troubles de la cholestérolémie.

Dans cette étude, huit hommes avaient reçu une alimentation variée en termes de lipides pendant une durée de 6 jours avant et après la période expérimentale. La même alimentation, mais dans laquelle 75% des lipides (soit 26% de l’apport énergétique total) provenaient de la consommation d’huile de tournesol, d’olive, de canola et de soja avait été donnée aux participants au cours de la période expérimentale (18 jours). Cela revient à varier les proportions d’ALA, de LA et d’acide oléique. Les taux de cholestérol total, de LDL, de VLDL ainsi que les concentrations sériques d’apolipoprotéines avaient été enregistrés à différents moment de l’expérience.

Les résultats de cet essai ont montré une diminution significative du cholestérol total (-18%), du LDL-cholestérol (-22%) et des VLDL (-41%) après la période d’intervention, par comparaison avec les périodes de contrôle. En outre, les concentrations sériques moyennes des apolipoprotéines A-I et B étaient significativement plus faibles après la période expérimentale (- 9% et -19%, respectivement). Les auteurs ont donc conclu que l’acide alpha-linolénique présentait la même efficacité que les acides oléique et linoléique dans la réduction du cholestérol sanguin.

Confirmation récente

En 2004, Zhao et al. ont confirmé les résultats de 1991 lors d’une étude menée sur des hommes et des femmes souffrant cette fois d’hypercholestérolémie et au cours de laquelle ils ont évalué l’influence d’une alimentation riche en acide alpha-linolénique sur les différents facteurs de risque cardiovasculaires, par rapport à un régime riche en acide linoléique (LA) et une alimentation conventionnelle.

Après analyse des résultats, les chercheurs ont mis en évidence une diminution significative du cholestérol total et des triglycérides dans les groupes ALA et LA et une réduction du cholestérol LDL, comparativement à l’alimentation traditionnelle. Il semble que l’ALA diminue le risque de maladies CV en freinant l’inflammation vasculaire et par activation de la fonction endothéliale.

L’acide alpha-linolénique, en plus de son action sur le cholestérol circulant, aurait également une action sur le cholestérol présent dans les cellules spumeuses dérivées des macrophages. Ces cellules, rappelons-le, se forment au stade initial de la plaque d’athéromatose. C’est ce que Zhang et ses collaborateurs ont mis en évidence lors d’une étude menée en 2011.

Influence sur les plaques d’athérome

Au cours de celle-ci, ils ont tenté de mettre en évidence le mécanisme par lequel l’ALA régule la stéaroyl Coa désaturase 1 (SCD1), enzyme limitante dans la synthèse des acides gras monoinsaturés ou MUFAs. Ces derniers sont incorporés préférentiellement dans les triglycérides, les phospholipides et les esters de cholestérol, abondants dans la plaque d’athérome. Les auteurs ont également investigué les effets de l’ALA sur le stockage du cholestérol dans les cellules spumeuses. De petits ARN interférents (ARNsi, small interfering ARN), fragments d’ARN particuliers permettant de réduire les gènes au silence en agissant au stade post-transcriptionnel, furent également utilisés afin de modifier l’expression de la SCD1 dans les cellules spumeuses.

Lors de l’expérience, les scientifiques ont constaté que la combinaison d’ARNsi et d’ALA permettait, par une cascade de réactions, de réduire de façon significative l’expression de l’enzyme SCD1 dans les cellules spumeuses. Cette réduction était accompagnée d’un accroissement de l’efflux de cholestérol ainsi que d’une diminution du stockage intracellulaire de ce dernier dans les cellules spumeuses.

Des résultats similaires à ceux de l’étude de Zhang et al. avaient déjà été obtenus plus tôt, en 2010, par Salehipour et ses collaborateurs. Cette découverte pourrait être l’un des mécanismes par lesquels l’acide alpha linolénique en particulier et les oméga-3 en général réduisent la plaque d’athérome.

*EFSA. Opinion on the substantiation of health claims related to alpha-linolenic acid and maintenance of normal blood cholesterol concentrations (ID 493) and maintenance of normal blood pressure (ID 625) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2009; 7(9):1252.




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