Syndrome métabolique: pensez rapport ω-6/ ω-3!

20/11/2010
Article

Le Syndrome métabolique ou syndrome X est défini comme étant l’association de plusieurs co-morbidités. Or, le respect d’une bonne hygiène de vie et d’une alimentation équilibrée permettrait, sauf exception, de prévenir toutes ces co-morbidités et permettre d’enrayer à long terme cette épidémie galopante que connaît actuellement notre société.

Pathologie multifactorielle

Le syndrome métabolique ou syndrome X est le nom donné voilà maintenant plusieurs décennies à l’association d’un ensemble de facteurs de risque liés aux maladies cardiovasculaires (MCV) et au diabète. Ces facteurs consistent en des troubles de la glycémie, de l’hypertension artérielle, des niveaux élevés de triglycérides, un faible taux de cholestérol-HDL et de l’obésité (plus particulièrement de type viscérale).

Selon les dernières recommandations émises en 2009 par l’International Diabetes Federation, on considère qu’une personne souffre de syndrome métabolique si elle présente trois ou plus des facteurs de risque suivants:

  • Circonférence abdominale supérieure ou égale à 94cm pour un homme et 80cm pour une femme. Ces chiffres ne sont cependant pas valables pour tous les pays;
  • Hypertriglycéridémie, soit un taux de triglycérides supérieur ou égal à 150mg/dl (1,7 mmol/L);
  • Taux de cholestérol-HDL effondré et inférieur à 40mg/dl pour les hommes (1,0mmol/L) et 50mg/dl (1,3 mmol/L) pour la femme;
  • Hypertension, soit une tension artérielle systolique supérieure ou égale à 130mm Hg ou une pression diastolique supérieure ou égale à 85 mm Hg;
  • Glycémie élevée et supérieure à 100 mg/dl.


Un tueur silencieux!

Le problème avec le syndrome X est qu’il ne provoque pas de symptômes particuliers. C’est pourquoi bon nombre de personnes ignorent encore à l’heure actuelle qu’ils souffrent d’un tel syndrome.

De plus, lorsqu’il y a manifestation de symptômes, il est bien souvent trop tard car ces symptômes sont le reflet d’un problème bien plus grave comme un diabète de type 2 ou un trouble vasculaire. Il est donc essentiel de pouvoir diagnostiquer cette pathologie le plus tôt possible voire même d’axer ses efforts sur la prévention primaire au vu des conséquences gravissimes qu’elle peut engendrer.

Comment le prévenir?

Une bonne hygiène de vie alliant la pratique d’une activité physique régulière à une alimentation saine et équilibrée permettrait d’agir sensiblement sur les facteurs biologiques menant au développement du syndrome métabolique.

Un des moyens qu’offre l’alimentation de prévenir tous ces facteurs de risque serait de rééquilibrer la balance corporelle entre oméga-6 et oméga-3. En effet, de nombreuses études ont été menées sur le sujet et démontrent toutes les bienfaits d’une augmentation de la consommation d’aliments riches en oméga-3 et donc d’un meilleur équilibre entre oméga-6 et oméga-3 sur les différents facteurs de risques responsables du syndrome métabolique.

Notre alimentation actuelle est beaucoup trop riche en oméga-6. L’origine de ce dérèglement progressif remonte au développement de l’agriculture et à la révolution industrielle. Or, plusieurs études ont montré que le rééquilibre du rapport entre ces deux familles d’acides gras par la consommation d’aliments contenant d’avantages d’oméga-3 permettait d’améliorer de nombreux paramètres biologiques tels que le taux de triglycérides circulants, le rapport HDL/LDL cholestérol, la pression artérielle ou encore la glycémie.

Reste à savoir quoi faire concrêtement afin de rééquilibrer le ratio oméga-6/oméga-3 via l’alimentation.

Que faire en pratique?

Sur le plan de la pratique, il est important de respecter plusieurs points afin de prévenir au mieux le syndrome métabolique:

La pratique d’une activité physique régulière d’une durée de 30 minutes permet de diminuer sensiblement les facteurs de risque cardiovasculaires et d’augmenter légèrement les taux de cholestérol HDL. Il peut s’agir de promener son chien, faire une balade en forêt, faire un tour en vélo ou encore tout simplement se rendre au travail ou à l’école à pied plutôt qu’en voiture.

Afin de prévenir le surpoids et les nombreux troubles biologiques associés à une alimentation excessive et déstructurée, il convient d’adopter un schéma alimentaire équilibré et de faire de vrais repas à heures régulières. Régime équilibré ne veut pas dire régime restrictif mais plutôt contrôle des quantités d’aliments et surtout de leur qualité. On peut donc manger de tout mais en quantités raisonnables et en optant pour des aliments présentant une bonne qualité nutritionnelle. Dans le but de rééquilibrer la balance entre oméga-6 et oméga-3, il existes plusieurs aliments qu’il peut être utile d’intégrer à son menu:

  • Tout d’abord, les poissons gras représentent une excellente sources d’oméga-3. Rappelons qu’il serait intéressant de manger au moins deux fois par semaine du poisson dont une fois du poisson gras.
  • Ensuite, le choix des matières grasses visibles est également important. Il faudrait en effet privilégier les huiles et matières grasses contenant des quantités appréciables d’oméga-3. L’huile de colza peut parfaitement être utilisée pour la cuisson tandis que l’huile de noix peut venir assaisonner les salades.
  • Enfin, depuis plusieurs années maintenant, certains producteurs ont obtenus, grâce à une sélection d’aliments riches en oméga-3 donnés à leurs animaux d’élevage, des produits présentant un meilleur profil d’acides gras ainsi qu’un ratio oméga-6/oméga-3 idéal, comme c’est le cas d’un certain œuf. Il ne faut donc pas hésiter à se servir de tels produits afin d’augmenter ses apports en oméga-3 et de rééquilibrer la balance. De plus, il est maintenant prouvé que la consommation quotidienne d’œuf enrichi en oméga-3 n’aurait pas d’influence négative sur les paramètres lipidiques sanguins, bien au contraire.

 

Alexandre Dereinne

Références:

Alberti K, Eckel R, Grundy S, et al. Harmonizing the Metabolic Syndrome: A Joint Interim Statement of the Heart Federation; International Atherosclerosis Society; and International National Heart, Lung, and Blood Institute; American Heart Association; World International Diabetes Federation Task Force on Epidemiology and Prevention; Association for the Study of Obesity. Circulation 2009;120;1640-1645 DOI: 10.1161/CIRCULATIONAHA.109.192644

De Meester F, Watson R. Wild-Type Food in Health Promotion and Disease Prevention. 2008.

Raffaitin. Epidémiologie du syndrome métabolique. Présentation faite lors du séminaire Recherche et Pratique en Santé Publique le 6 novembre 2008.

Simopoulos A, De Meester F. A Balanced Omega-6/Oméga-3 Fatty Acid Ratio, Cholesterol and Coronary Heart Disease. World Review of Nutrition and Dietetics. 2009, vol 100, pp 1-221.

Belovo. One Columbus Egg a day, it will not hurt, no matter your starting health conditions, and it may help... Mars 2004.

Passeportsante.net. Syndrome métabolique (syndrome X). www.passeportsante.com. Dernière mise à jour février 2010.




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