Maladies intestinales: l’apport des probiotiques

20/09/2008
Article

Les probiotiques, rappelons-le, sont des micro-organismes utiles qui colonisent la flore digestive. C’est bien connu mais on a généralement tendance à oublier deux choses: d’une part, la tube digestif ne se limite pas à l’intestin mais commence à la bouche et finit à l’anus; d’autre part, la notion de probiotiques s’étend aussi à la flore vaginale. Dans ces cavités de l’organisme, leur présence exerce une relative opposition à la prolifération d’autres micro-organismes, nuisibles ceux-là, qui peuvent par exemple provoquer des diarrhées infectieuses ou des vaginites.

Universelle bonté
L’intérêt des probiotiques pour la santé est aujourd’hui largement accepté et documenté. Cela fait d’ailleurs partie de leur définition. Les domaines dans lesquels ils apportent leur contribution sont multiples: leur consommation permet de contourner l’intolérance au lactose, elle intervient dans la protection contre les infections intestinales, ils contribuent à la modération du taux de cholestérol dans le plasma et à la facilitation du processus de digestion, en même temps qu’ils s’intègrent parfaitement dans une alimentation équilibrée. Plusieurs études s’interrogent aussi sur leur place dans la prévention de certains cancers. Et on leur trouve régulièrement de nouveaux champs d’action, qui dépasseraient de plus en plus la sphère digestive et même gynécologique. Nombreuses sont les souches auxquelles on reconnaît une activité probiotique: cela va des Lactobacilli aux Bifidobacteriae, en passant par les classiques espèces de Streptococcus présentes dans le yoghurt , Enterococcus, Saccharomyces boulardii, Entococcus et cela va jusqu’à certaines souches d’E. coli non pathogènes. Malgré que les causes exactes des maladies inflammatoires intestinales (maladie de Crohn et colite ulcéreuse) ne soient pas encore bien élucidées, des perturbations survenant au niveau de la microflore intestinale, ainsi que la stimulation des mécanismes pro-inflammatoires qui peut en découler, semblent y jouer un rôle. A côté de cela, les infections, avec les diarrhées qu’elles provoquent, constituent également au niveau de l’intestin des agressions parfois lourdement dommageables pour l’ensemble de l’organisme, voire pour la vie de la personne atteinte. On ne s’étonnera pas, dès lors, qu’une quantité très élevée d’études soient consacrées à l’évaluation du rôle des probiotiques dans ces affections.

Combattre l’inflammation 
Les probiotiques exercent aussi bien une action préventive que curative contre plusieurs types de diarrhées ayant différentes étiologies. Ces actions ont été étudiées pour un bon nombre d’entre eux dans le but d’établir leurs propriétés et de justifier les revendications sanitaires. La levure Saccharomyces boulardii a été utilisée avec succès dans la prévention de la diarrhée associée à l’utilisation des antibiotiques et dans le traitement d’autres types de diarrhée. Cette souche ainsi que d’autres microorganismes probiotiques ont été investigués pour estimer leur utilisation médicale. Cependant, leurs effets sur l’homme ont été évalués seulement dans des études de petite taille, où le nombre de patients est inférieur à 100. A l’exception des données disponibles concernant l’efficacité des probiotiques dans les diarrhées nosocomiales et celles associées aux antibiotiques, les autres études ne permettent pas d’émettre des recommandations spécifiques quant à l’utilisation clinique des probiotiques dans le traitement de la diarrhée. Plusieurs études avaient examiné l’efficacité du probiotique Lactobacillus casei GG dans le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin. Une d’entre elles, effectuée chez les enfants souffrant de maladie de Crohn, a montré que la consommation de ce probiotique était associée à une augmentation des taux d’IgA dans l’intestin, permettant de promouvoir la barrière immunologique digestive. Une autre étude, utilisant le même probiotique, a rapporté une amélioration des scores cliniques et de la perméabilité intestinale. D’autres études encore ont révélé que le traitement des patients souffrant de colite ulcéreuse avec la souche E.coli Nissle 1917 semble offrir une approche alternative à la mésalazine dans le maintien de la rémission chez ces personnes. Enfin une dernière étude a suggéré qu’une mixture contenant trois souches de Lactobacilli, trois souches de Bifidobacteriae et une souche de Streptococcus a permis de maintenir la rémission chez les patients souffrant de pouchite chronique.

La Rédaction

Références

De Vrese M, Marteau PR. Probiotics and prebiotics: effects on diarrhea. J Nutr 2007; 137: 803S – 811 S.
Sheil B, Shanahan F, O’Mahony L. Probiotic effects on inflammatory bowel disease. J Nutr 2007; 137: 819S – 824S.




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