Omega 3, les sources alimentaires

10/06/2006
Article

Les oméga 3 sont partout, mais avec des différences importantes. C'est le cas dans la nature, où l'on peut distinguer d'une part les sources végétales, qui n'apportent que de l'acide alpha-linolénique (ALA) et, d'autre part, les poissons gras, qui fournissent essentiellement de EPA et de DHA. Il n'est pas exclu qu'à l'avenir, les manipulations génétiques débouchent sur des végétaux qui délivrent à la fois de l'ALA et les plus longues chaînes, EPA et DHA. Mais pour l'heure, cette scission entre origine végétale et marine est de mise dans la nature. Or, pour notre physiologie, nous avons besoins de ces deux sources, un besoin qui s'exprime au travers des apports nutritionnels recommandés en oméga 3, qui portent d'une part sur l'ALA, et d'autre part, sur la somme EPA + DHA.

Règne animal

Les sources de EPA et de DHA sont, dans la nature, très restreintes, puisqu'elles se cantonnent aux poissons grasses. Mais les poissons gras ont beau être riches en oméga 3 à longue chaîne, ils ne constituent pour beaucoup de citoyens qu'une piètre source, car ils ne figurent pas assez fréquemment au menu. Rappelons cependant que contrairement à certaines assertions, les poissons issus de l'élevage ne sont pas nettement moins riches en oméga 3 que les espèces sauvages, c'est même - notamment dans le cas du saumon - souvent le contraire. Du côté des autres animaux ou produits animaux, on assiste au développement de filières plus riches en oméga 3 : oeufs, viande, volaille, charcuterie, produits laitiers, beurre... Ces produits présentent un intérêt par rapport à leurs homologues ordinaires, mais l'apport absolu en oméga 3 reste limité. En d'autres termes, intégrer l'un ou l'autre produits de ce type est intéressant, mais cela ne suffit certainement pas à garantir la couverture en ALA, EPA + DHA.

Les sources mixtes

Les sources végétales (ALA uniquement) comprennent essentiellement les huiles telles que colza, noix, lin, germes de blé, soja, des mélanges d'huiles qui intègrent un ou plusieurs huile riche en ALA, ainsi que des matières grasses tartinables. Quelques autres aliments, comme les noix, en sont riches (mais pas les noisettes), mais ici aussi, il ne s'agit pas d'une source majeure compte tenu des habitudes de consommation. Du côté de matières grasses à tartiner, il y a des différences importantes d'un produit à l'autre. Certains n'apportent que des oméga 3 d'origine végétale, d'autres - comme des beurres - ne contiennent que très peu d'ALA, mais sont enrichis en DHA. Enfin, il y a les produits « mixtes », qui contiennent à la fois de l'ALA, du EPA et du DHA.

Règles du jeu 

Pour l'instant, il n'y a pas encore de règle précise fixant la quantité ni la nature des oméga 3 apportés par un produit qui revendique une teneur élevées en oméga 3. Les fabricants qui utilisent la mention « riche en » ou « source de » utilisent généralement le principe de base - celui qui sera d'application dans la réglementation européenne sur les allégations nutritionnelles et qui entre en vigueur en 2007 - et qui impose un apport minimal de 15 % (source de) et 30 % (riche en) des apports journaliers recommandés (AJR). A ce jour, il n'y a cependant pas d'AJR pour les oméga-3. Les fabricants utilisent donc des apports nutritionnels recommandés venant de Belgique, de France ou d'ailleurs, et qui ne sont pas forcément les mêmes. Un manque d'harmonisation qui rend d'autant plus utile la lecture attentive de teneurs mentionnées sur l'étiquetage.

 

 

Nicolas Guggenbühl, Diététicien Nutritionniste . 




Recherche


Dernières publications


Livres


Inscription à notre newsletter