Réussir son vieillissement

13/05/2006
Article

On vieillit depuis le premier jour de sa vie. Il n’y a donc pas là de quoi faire un drame. Nos cellules sont programmées génétiquement pour vivre un temps donné et leur vieillissement est en quelque sorte l’accomplissement de ce programme. Elles accumulent des modifications progressives, quantitatives et qualitatives, au sein de leur appareil génétique, de leur structure et de leur fonctionnement. À cela s’ajoutent les effets de l’environnement : chaleur, froid, pollution, etc. Il est possible dans une certaine mesure de modifier les effets de l’environnement : les progrès des connaissances nous ont appris que l’alimentation pouvait avoir sur ce processus des effets bénéfiques comme des effets négatifs.

Structurelles et fonctionnelles

Le vieillissement cellulaire est responsable du vieillissement des organes. Et le vieillissement de l’individu résulte en grande partie de celui de ses organes. Dans notre cerveau, le nombre de neurones se réduit. L’efficacité fonctionnelle de la circulation cérébrale s’amenuise et on assiste à une diminution des capacités de synthèse de certains neurotransmetteurs. L’activité fonctionnelle de nos glandes endocrines diminue elle aussi et la souplesse de la réponse des organes cibles se modifie. Ce n’est d’ailleurs pas toujours dans le sens d’une résistance à l’hormone que ces modifications s’opèrent : il y a aussi une altération de la stabilité de cette réponse. Nos muscles, notre peau, nos organes se modifient tous et leur mode de fonctionnement évolue. Prenons l’exemple des os : ils se fragilisent. Mais cet exemple n’est pas pris au hasard, car nous savons depuis longtemps que nous pouvons d’une part acquérir un capital osseux optimal pendant notre enfance et d’autre part freiner son évolution au cours des années ultérieures. Si cet exemple est le plus évident, il est dans une certaine mesure transposable à tous les autres organes.

Des leviers disponibles

Deux grands leviers sont à notre disposition pour développer d’abord et pour protéger ensuite notre capital organique et fonctionnel : ce sont une alimentation saine et adaptée, ainsi qu’une activité physique suffisante. C’est vrai à n’importe quel âge, même lorsque les années se sont accumulées. Bien sûr, tout cela doit s’accompagner de modes de vie sains : abstention du tabagisme et des autres drogues, modération de la consommation d’alcool, évitement de la pollution, etc.
Au-delà de notre intégrité cellulaire, organique et corporelle, les mêmes principes valent pour nos facultés intellectuelles et notre vie sociale : les entraîner régulièrement, les maintenir en activité, les pratiquer régulièrement nous maintiennent dans un réseau interhumain qui nous protège et enrichi notre qualité de vie.

Garder ses moyens

Ces considérations nous aident à comprendre ce qu’est le concept de vieillissement réussi. Il ne s’agit pas de prendre de l’âge sans évoluer. Il s’agit de garder les moyens de vivre en harmonie avec son milieu physique et avec son entourage, de faire de la vie une sorte de long fleuve tranquille, où le plus grand nombre possible de composantes soit en harmonie avec les autres.

Dr Jean Andris




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