Comité scientifique de l’agence fédérale pour la sécurité de la chaine alimentaire Avis 03-2014

11/03/2014
News matériau migration emballage

Avis approuvé lors de la séance plénière du Comité scientifique du 21/02/2014

 

Résumé de l’AFSCA

 

Le présent avis aborde la problématique de la migration de composants depuis les matériaux

et objets destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM – ‘food contact

materials’; emballages, mais aussi par ex. ustensiles de cuisine, conduites, réservoirs de

stockage) sur base de plusieurs études de cas exploratoires.

La problématique de la migration de composants depuis les FCM, ainsi que l’évaluation du

risque lié à cette migration, sont complexes car elles ne concernent pas uniquement les

emballages, mais aussi les objets et autres matériaux qui entrent en contact avec les denrées

alimentaires. En outre, différentes matières peuvent être utilisées pour donner la

fonctionnalité souhaitée aux FCM et l'identité et la toxicité des substances potentiellement

migrantes ne sont pas toujours connues (cf. NIAS, ‘Non-Intentionally Added Substances’ ou

Substances Ajoutées Non Intentionnellement, telles que polluants, impuretés, produits de

réaction ou de dégradation). La migration est d’ailleurs un phénomène dynamique influencé

par plusieurs variables (pas uniquement par la surface de contact entre le FCM et l'aliment,

mais aussi par la nature de l'aliment, les conditions de conservation, la transformation, etc.).

L'estimation de l'exposition aux composants de FCM s'accompagne par conséquent d'un

certain nombre d'incertitudes. Des données sont souvent rares ou absentes (par ex. données

du marché sur le type d'emballage des denrées alimentaires consommées) et/ou sont basées

sur l'extrapolation de données disponibles pour des composants similaires de FCM

possédant une même fonctionnalité. Pour évaluer si l'exposition à un composant de FCM

comporte un risque pour la santé publique, une approche par étape peut être suivie, en

partant du scénario le plus conservatif.

 

Comme études de cas exploratoires, le risque lié à l'exposition journalière (chronique) à

l'ESBO (huile de soja epoxydée; CAS n° 8013-07-8) et aux phtalates DEHP (phtalate de

bis(2-éthylhexyle); CAS n° 000117-81-7), DiNP (di-isononyl phtalate; CAS n° 068515-48-

0//028553-12-0) et DiDP (di-isodecyl phtalate; CAS n° 068515-49-1//026761-40-0), des

plastifiants utilisés notamment dans les joints d'étanchéité des couvercles de pots ou bocaux

en verre, a été évalué sur base des résultats du programme de contrôle 2008 - 2012 de

l'AFSCA. Vu que le DiNP et le DiDP n’étaient presque pas détectés, une estimation de

l’exposition à ces phthalates semblait peu utile.

Chez les adultes, il s'avère que l'exposition à l'ESBO et aux phtalates étudiés via la

consommation d'aliments conditionnés dans des bocaux en verre ne comporte pas de risque

appréciable pour la santé, même dans le cas du scénario le plus pessimiste, supposant une

consommation et une contamination élevées des denrées alimentaires concernées. Chez les

nourrissons (< 1 an), par contre, une consommation d'aliments pour bébés fréquente ou

élevée, conditionnés dans des pots en verre, est susceptible de faire grimper l'exposition à

l'ESBO au-delà de la dose journalière tolérable (DJT). Cependant, vu que (i) l'ESBO n'est ni  2/34

 

cancérigène ni génotoxique et est supposé ne pas avoir d'effet néfaste sur le développement,

et vu que (ii) la consommation de petits pots d'aliments pour bébés diminue de manière

significative après l'âge d'un an, ce qui limite dès lors ce type d'exposition potentiellement

élevée à une période restreinte, on peut supposer que le risque est limité. L'exposition des

nourrissons au DEHP s'élève à moins de 50% de la DJT, même en cas de consommation

fréquente de petits pots d'aliments pour bébés. Toutefois, d'autres sources de contamination

(p.ex. environnementales) et d'autres sources d'exposition (p.ex. jouets en plastique et objets

mis en bouche) peuvent s’ajouter aux FCM. En outre, le DEHP est un perturbateur

endocrinien (une propriété pour laquelle l’approche toxicologique classique, comme par

exemple sur base de la DJT, n’est pas adéquate pour évaluer le risque).

Pour l'évaluation du risque lors d'une exposition accidentelle (aiguë), la même méthodologie

que pour l’évaluation de risque d’une exposition chronique est suivie. Ceci est illustré en

annexe de l’avis à l'aide de quelques exemples, notamment une migration élevée (ou non

conforme) d’ESBO depuis des joints d'étanchéité des couvercles de bocaux en verre, de

DEHA (adipate de bis(2-éthylhexyle); CAS n° 103-23-1) depuis des films en plastique, et de

4,4'-méthylène dianiline (4,4’-diaminodiphénylméthane ou 4,4'-MDA; CAS n°101-77-9) depuis

des spatules de cuisine.

 

Sur base de cette étude, les principaux points problématiques qui se présentent lors de

l'évaluation du risque lié à la migration de composés depuis les FCM ont été identifiés et un

certain nombre de recommandations ont été formulées en matière de contrôle et de

recherche.

 

Références

 

Avis 03/2014 http://www.afsca.be/comitescientifique/avis/_documents/AVIS03-2014_FR_DOSSIER2011-03.pdf

 

Annexe 1 http://www.afsca.be/comitescientifique/avis/_documents/AVIS03-2014_DOSSIER2011-03_Annexe1_ESBO-Copy.pdf

 

Annexe 2 http://www.afsca.be/comitescientifique/avis/_documents/AVIS03-2014_DOSSIER2011-03_Annexe2_phthalates-Copy.pdf

 

Annexe 3 http://www.afsca.be/comitescientifique/avis/_documents/AVIS03-2014_DOSSIER2011-03_Annexe3_incidents-Copy.pdf

 

D’après la newsletter de l’AFSCA

 




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