Produits laitiers et yaourt : en consommer moins ou davantage ?

26/03/2014
News calcium yaourt

 Différents experts de renommée internationale ont exposé les situations  scientifiquement validées et les effets d’une consommation équilibrée de lait et de produits laitiers sur la santé «ostéo-articulaire » mais aussi sur la santé en général. Outre cet avantage santé, c’est également l’impact économique d’une consommation équilibrée en produits laitiers qui a été mise en avant.

Bien en dessous des recommandations

Andrew M. Prentice, professeur de nutrition à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, a expliqué que les comparaisons écologiques  dans le monde montrent une forte corrélation entre la consommation de lait et de produits laitiers et la taille adulte, et que de nombreux organismes consultatifs internationaux recommandent pour l’adulte une consommation de l'équivalent de 400 à 500 ml de lait par jour, un niveau atteint par peu de groupes de population. Les ferments vivants du yaourt améliorent la digestion du lactose présent en quantité importante dans le lait chez  les personnes qui sont diagnostiquées intolérantes au lactose. Actuellement, on constate que la perception réelle des symptômes chez certaines personnes n’est en fait pas en relation avec le lactose, ce qui conduit à surestimer l’importance de l’intolérance au lactose et entraîner des régimes sélectifs. Pour la santé osseuse, il est recommandé de consommer entre 800 et 1.2 g de calcium. Consommer un à deux yaourts par jour permet de couvrir une partie des besoins, une approche alimentaire qui est particulièrement intéressante chez les  personnes intolérantes au lait.

Un impact santé mais aussi économique

La Belgique est dans le «top 20» des pays avec la plus forte incidence de fractures de la hanche a expliqué Cyrus Cooper, affilié au MRC Lifecourse Unit de la Southampton University and de l’Oxford University. Une augmentation de plus en plus marquée de ces fractures est apparue sur une les huit dernières années  avec une progression de 20,4 % chez les hommes et 5,7 % chez les femmes. Et cette augmentation devrait se poursuivre au rythme de  18,5 % en l'an 2025. Selon les recommandations de l'IOF, un apport nutritionnel équilibré avec des nutriments clés comme le calcium, la vitamine D et des protéines, une activité physique régulière, une hygiène de vie équilibrée sont les piliers de la santé osseuse. Ces messages clés devraient être transmis à tout un chacun. En Belgique et dans d'autres pays européens, l'apport de calcium par la consommation alimentaire est loin d’être atteint par la population. Ce manque d’apport concerne  également les femmes ménopausées ostéoporotiques. Des données récentes portant sur trois pays européens (France, Suède, Hollande) ont montré que la prévention de fracture de hanche chez les plus de 50 ans via une consommation de produits laitiers (650 mg de calcium/jour) a un impact économique marqué. Le développement de modèles économiques est important pour établir la rentabilité économique de cette approche sanitaire préventive a insisté Cyrus Cooper. Les traitements des fractures représentent des coûts importants pour la santé publique due aux frais d'hospitalisation, de revalidation et de perte d'autonomie, sans oublier la perte qualité de vie du malade.

 

"Nous devons encourager nos patients à modifier leur comportement alimentaire et ainsi réduire le risque de fracture ostéoporotique» dit le professeur René Rizzoli, de la Faculté de Médecine de Genève, Médecin chef du Département de réhabilitation et gériatrie et du Service des maladies osseuses et de la mobilité,. Les études de bilans financiers montrent que la médecine nutritionnelle génère des économies en santé substantielles. De petites initiatives alimentaires à faible coût permettent des économies importantes liées à la prévention des fractures».

Faire taire les rumeurs!

Jadis porté aux nues, le lait et les produits laitiers font aujourd'hui l'objet de suspicion, et leur consommation et tout particulièrement celle du lait ne cesse de baisser. Se basant sur de nombreuses études validées, le Docteur Jean-Michel Lecerf, Institut Pasteur de Lille, a montré que ces assertions ne reposent sur aucun fondement scientifique. Les avantages du lait et des produits laitiers, dans le cadre d’une consommation équilibrée,  se marquent dans la réduction du risque de survenue du syndrome métabolique, de diabète de type 2,  de  maladies cardio-vasculaires et vasculaires cérébrales. Associé à d’autres facteurs, le bénéfice d’une consommation de lait et de produits laitiers se retrouve encore dans la prévention d'un grand nombre de maladies chroniques: l'ostéoporose, la sarcopénie (perte de la masse musculaire), le cancer colorectal. Le lait et les produits laitiers sont donc nécessaires à la santé mais doivent être consommés de façon équilibrée et porter sur des dérivés variés. Les jus végétaux ne peuvent se substituer ni au  lait ni aux produits laitiers, ils n’apportent pas le calcium indispensable aux besoins physiologiques.   

Atteindre les recommandations en calcium

La consommation de lait et de produits laitiers est la façon idéale et souvent la seule manière en pratique permettant  d’atteindre l'apport recommandé en calcium. En Belgique, les deux tiers de la population ne consomment pas l’apport nutritionnel moyen recommandé de 900mg/jour pour le calcium. En outre 98,8 % de la population dépasse l’apport recommandé en acides gras saturés qui n’est pas sensé excéder 10 % de l’apport total en énergie. Les Belges mangent environ 2 portions de produits laitiers par jour: l’une sous forme de fromage, et l’autre  soit du lait, soit des yaourts et ce en proportions égales. Une telle consommation est insuffisante et préjudiciable à terme pour la santé. Augmenter la consommation en lait et yaourts sans augmenter pour autant la consommation de fromages aiderait les Belges à se mettre en adéquation nutritionnelle avec la quantité de de calcium nécessaire. Cette approche simple permet de limiter l’apport en 'acides gras saturés a expliqué Mr Edouard Clerfeuille, CONUT.eu, Bures-sur-Yvette.

Equilibre et mode de vie

Actuellement, nous ne pouvons optimaliser nos déterminants génétiques concluent J.-Y. Reginster (ULg) et S.Rozenberg (ULB-VUB) mais en adoptant une alimentation équilibrée, en favorisant un style de vie où tabac, et excès d’alcool sont bannis, en pratiquant une activité physique régulière nous participons activement à notre santé et à notre bien-être. Le lait et les produits laitiers ont une place privilégiée dans ces recommandations et les orateurs encouragent leur consommation. Ces aliments revêtent leur importance tout au long de la vie. A partir de ces recommandations, tout devient possible…




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