Le végétarisme, moins bon pour la santé ?

16/04/2014
News viande légumes santé

Une étude autrichienne a tenté d’évaluer les effets de différents modes alimentaires sur la santé. Les auteurs ont pris pour échantillon la cohorte transversale de l’Austrian Health Interview Survey. Dans un premier temps, les personnes interrogées ont été regroupées selon leur âge, leur sexe et leur statut socio-économique.

Quatre modes alimentaires

Ainsi, 1320 individus ont été inclus dans l’étude et ensuite répartis selon leurs habitudes alimentaires en quatre groupes: végétarisme, régime carné riche en fruits et légumes, régime carné moins riche en fruits et légumes, régime carné riche en viande). Chacun de ces groupes rassemblait 320 sujets.  Une analyse de variance a été réalisée pour une série de facteurs du mode de vie, répartis eux aussi en différents domaines : santé déclarée par les individus eux-mêmes (auto-estimation, atteintes, nombre d’affections chroniques, risque cardiovasculaire), soins de santé (traitements médicaux en cours, vaccins, examens préventifs) et qualité de vie. L’existence de 18 affections chroniques différentes a été évaluée entre les différents groupes par des tests de Chi-carré.

Faible statut, moins bonne santé

Dans l’ensemble, 76,4% de tous les participants étaient des femmes. Et 40% avaient moins de 30 ans, tandis que 35,4% se situaient entre 30 et 49 ans et que 24% avaient plus de 50 ans. Un petit tiers d’entre les personnes interrogées (30,3%) avaient un statut socio-économique bas, 48,8% étaient dans un statut moyen et 20,9% étaient au niveau supérieur.  Les résultats des analyses ont montré qu’une alimentation végétarienne était associée à un BMI plus bas et à une consommation d’alcool moins fréquente que dans les autres groupes. Mais ce type de régime semble, selon les analyses, associé à une moins bonne santé, avec une incidence plus élevée de cancers, d’allergies et de troubles de la santé mentale.  Dans cette étude, les végétariens exprimaient un plus grand besoin  de soins de santé et une moins bonne qualité de vie. Les auteurs concluent à la nécessité de mettre sur pied des programmes de santé publique visant à diminuer ces facteurs de risque.

Quelques réflexions

Le constat laisse un peu perplexe. D’une part, une alimentation végétarienne bien menée suppose de bonnes connaissances en nutrition pour éviter certaines carences. D’autre part, il s’agit d’une étude basée sur les déclarations des participants, ce qui entraîne certaines limitations. Enfin, comme le fait remarquer un commentateur, l’alimentation végétarienne n’est pas toujours un choix. Certaines personnes peuvent y être contraintes par leur statut économique. D’ailleurs, association n’est pas relation de cause à effet. L’étude ne serait donc pas totalement à l’abri d’un biais. Mais elle a le mérite d’exister et d’inciter à la réflexion.      

Référence

Burkert NT, Muckenhuber J, Großschâdl F et al. Nutrition and health – The association between eating behavior and various health parameters: a matched sample study. PLoS ONE 9(2): e88278. doi:10.1371/journal.pone.0088278




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