Oméga-3: les bénéfices sont nombreux

15/10/2012
Article

Les acides gras oméga-3 apportent un bénéfice de santé et une contribution à l’amélioration des altérations dans toute une série de secteurs de la physiologie. Les études qui en témoignent sont nombreuses.

Les études sur les bénéfices des acides gras oméga-3 pour la santé sont extrêmement nombreuses et une très grande majorité d’entre elles aboutissent à des conclusions favorables. Pourtant, périodiquement, des auteurs proclament qu’ils n’ont pas retrouvé ces bénéfices. C’est encore ce qui vient de se passer voici deux à trois semaines avec une méta-analyse faite par Rizos et al., qui l’ont publiée dans le Journal of the American Medical Association. Leur conclusion est que «la supplémentation en oméga-3 n’est pas associée à un risque diminué de mortalité pour toute cause, de mortalité cardiaque, de mort subite, d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral».

Attention à la méthode

Toutefois, il faut être attentif à la formulation de la conclusion de cette méta-analyse: le fait de ne pas avoir trouvé de bénéfice n’est pas une preuve de l’absence de bénéfice. Il est en effet étonnant d’arriver à de telles conclusions alors que des centaines d’études ont des résultats positifs. On touche ici à la problématique de la méthode des méta-analyses. Par souci de rigueur, la sélection des études entrant dans une méta-analyse est extrêmement sévère. Dans ce cas-ci, les auteurs disent n’avoir retenu que 20 publications sur les 3635 qu’ils ont retrouvées. Certes, ils ne l’ont pas fait de manière arbitraire et il reste plus de 68.000 patients dans les études retenues mais une telle approche peut avoir des effets pervers. On a vu des méta-analyses aboutir à une conclusion donnée et lorsque d’autres scientifiques ont refait la méta-analyse en y incluant une étude supplémentaire qui répondait elle aussi aux critères de sélection mais n’avait pas été incluse dans la première version, les résultats furent totalement inversés. En plus de cela, si on regarde l’étude de Rizos, on s’aperçoit que tous les intervalles de confiance calculés pour la différence entre groupes tests et groupes contrôles sont quasi entièrement à gauche de l’unité, c’est-à-dire du côté favorable à un bénéfice des oméga-3.

Toutes positives

C’est d’autant plus étonnant qu’il y a à peine quelques mois, une autre méta-analyse était publiée dans Clinical Nutrition online sous la plume de Djoussé et al. évaluait l’impact des acides gras oméga-3 de poissons sur le risque de décompensation cardiaque. Elle concluait à un plus faible risque de décompensation cardiaque chez les personnes qui en consommaient davantage. Et cette méta-analyse, qui couvrait 7 études prospectives concernant 176.441 individus, n’a pas été reprise, ni comme telle, ni via les études qui la composaient, dans la méta-analyse de Rizos. Il est vrai que ce dernier ne s’est pas intéressé à la décompensation cardiaque, ce qui relativise déjà quelque peu le poids de ses conclusions. Plus récemment encore, une autre étude scrutait dans le détail les bénéfices apportés par les oméga-3 sur les lipoprotéines de haute densité (HDL). Elle montrait que les protéines qui conféraient aux HDL dans la composition desquels elles entrent leurs propriétés anti-oxydantes, anti-inflammatoires et anti-athérosclérose étaient régulées à la hausse par la consommation d’oméga-3, alors que celles qui étaient liées à l’activation du complément et à la phase aiguë de la réponse inflammatoire étaient à la baisse. Et pour en revenir aux méta-analyses récemment publiées, on peut encore citer celle de He et al., qui se sont intéressés, eux, à la fibrillation auriculaire, le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Ils ont repris 6 études comprenant 928 patients et concluent que la consommation d’acides gras oméga-3 est associée à un risque significativement plus faible de fibrillation auriculaire après chirurgie cardiaque que la non-consommation. Notons que cette consommation ne semble pas exercer d’influence sur la récidive de la fibrillation chez des patients qui en ont déjà souffert. Mais chez des patients qui n’ont pas été opérés, Cao et al. ont montré que les oméga-3 contribuent à la prévention de la récidive de la fibrillation auriculaire.

D’autres fonctions encore

On peut donc affirmer, sur base des données récentes, que la consommation d’acides gras oméga-3 est bénéficiaire pour la santé cardiovasculaire. Mais ce n’est pas tout car d’autres études montrent aussi des apports positifs dans d’autres situations pathologiques et sur d’autres organes. C’est le cas pour les fonctions cognitives, pour l’humeur (dépression), pour les os et l’inflammation (affections rhumatismales). Dans tous ces domaines, on dispose aujourd’hui d’études qui suggèrent de manière plus ou moins catégorique selon l’avancement des connaissances, que ces acides gras ne manquent pas d’intérêt pour préserver la santé ou comme appoint thérapeutique. Et les recherches se poursuivent.




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