Des prébiotiques pour les nouveau-nés

01/09/2012
Article

La présence de fructo-oligosaccharides et de galacto-oligosaccharides dans l’alimentation du nouveau-né stimule la croissance des bifidobactéries et des lactobacilles. Il s’ensuit une protection durable contre le risque infectieux et le risque de dermatite atopique chez ceux qui y sont prédisposés.

On comprend de mieux en mieux l’immunité du nouveau-né. Et c’est chose heureuse parce qu’on peut en déduire des moyens de le soutenir afin de protéger ces petits être contre une série de menaces qui les guettent. Ainsi, le rôle primordial de la colonisation initiale de son tube digestif par des espèces bactériennes est déjà largement connu mais toujours intensément étudié.

Même les cellules à mémoire

Mais on en est encore à se demander, par exemple, si cette colonisation a un effet sur les lymphocytes de type B, ceux qui en cas de besoin se transformeront en plasmocytes producteurs d’anticorps. Une étude prospective vient d’être publiée par Lundell et al. sur la question. Cette étude concernait 65 enfants suédois chez lesquels les auteurs ont mesuré dans le sang circulant les proportions des différents types de lymphocytes B. Les échantillons de sang ont été prélevés chez ces enfants à différents moments de leur vie pendant leurs trois premières années, de manière à pouvoir suivre l’évolution des populations lymphocytaires. Dans le même temps, la composition de la flore fécale des mêmes enfants étaient analysée. Il est apparu que les enfants dont la flore présentait le plus de E. coli et de bifidobactéries étaient ansi ceux dont les cellules B à mémoire étaient les plus nombreuses. Par conséquent, non seulement une colonisation précoce peut influencer positivement le développement de l’immunité mais en favorisant aussi la maturation des cellules B à mémoire, cette colonisation influence sans doute favorablement les protections à long terme. Et ce n’est là qu’un exemple récemment illustré par la recherche. L’ensemble des effets de la colonisation bactérienne sur l’immunité a déjà été largement discuté dans ces colonnes.

Un avantage évolutif

Il y a donc intérêt à favoriser le développement des bactéries utiles dans l’intestin des nouveau-nés. C’est ce que font les prébiotiques, dont la définition est précisément celle de substances qui favorisent le développement des probiotiques dans l’intestin. Les fructo-oligosaccharides (FOS) et les galacto-olligosaccharides (GOS) en font partie. Il est intéressant de noter qu’on trouve des oligosaccharides dans le lait maternel. Urashima et al., sur base de considérations biochimiques complexes, vient de formuler l’hypothèse selon laquelle la présence de ces oligosaccharides dans le lait maternel procurerait un avantage évolutif et par leur effet bénéfique sur la flore bactérienne colique de l’enfant en favorisant la croissance des Bifidobactéries. Il a en tout cas été démontré que ces oligosacharides du lait maternel stimulaient sélectivement la croissancce des bifidobactéries et des lactobacilles dans l’intestin du nouveau-né. On s’est dès lors efforcé de favoriser de la même manière les bactéries favorables chez les enfants nourris avec des préparations pour nourrissons, en y introduisant des fructo-oligosaccharides et des galacto-oligosaccharides en proportions bien définies. Et il s’est avéré au travers de plusieurs études que de telles préparations augmentent significativement le nombre des bifidobactéries dans des proportions en rapport avec la dose, avec un effet maximum pour une dose donnée. Ils réduisent le nombre des germes pathogènes chez l’enfant né à terme comme chez le prématuré.

Moins d’infections et de dermatites

Plus récemment encore, il a été montré que ces préparations diminuaient l’incidence de la dermatite atopique chez les enfants à haut risque et que les infections intestinales et les infections respiratoires étaient moins fréquentes au cours de la première année chez les enfants qui avaient reçu ces préparations que chez ceux qui n’en avaient pas reçu. Et le nombre des enfants qui ont reçu des antibiotiques était moindre dans le groupe de ceux qui avaient reçu ces prébiotiques que chez les autres. La moindre fréquence des dermatites atopiques et des épisodes infectieux a non seulement été démontrée au cours des six premier mois de la vie mais Arslanoglou a aussi montré que cette protection se prolongeait bien au delà de la période de six mois pendant laquelle ils avaient reçu la préparation et était encore observable à l’âge de deux ans.




Recherche


Dernières publications


Livres


Inscription à notre newsletter