L’acérola: petit fruit au gros potentiel

16/02/2012
Article

L’acérola ou Malpighia emarginata, encore appelée cerise de la Barbade ou des Antilles, est un fruit encore méconnu dans nos contrées et qui présente pourtant des avantages nutritionnels certains. Elle est notamment très riche en vitamine C, indispensable au bon fonctionnement de l’organisme.

L’acérola est un petit fruit rouge semblable à une cerise, bien que botaniquement différent. Du haut de ses un à quatre centimètres et de ses deux à quinze grammes, elle renferme un énorme pouvoir antioxydant, notamment en raison de sa richesse en vitamine C. Gros plan sur ce fruit à l’incroyable potentiel.

Richesse nutritionnelle

Un des avantages nutritionnels que présente l’acérola est d’être très riche en vitamine C, comme dit précédemment. En effet, elle contient 32 fois plus de vitamine C qu’une orange. Il s’agit du fruit le plus riche en vitamine C disponible sur le marché alimentaire.

Outre sa richesse en vitamine C, l’acérola contient également d’autres vitamines et nutriments intéressants, tels que de la thiamine (B1), de la riboflavine (B2), de la niacine (B3 ou PP), des folates et des minéraux tels que du magnésium, du potassium,…L’acérola renferme également des quantités non négligeables de fibres alimentaires. Enfin, ce petit fruit contient bon nombre de substances phytochimiques comme des caroténoïdes, des anthocyanines ou encore des polyphénols.

Quel intérêt pour la santé?

Le principal intérêt nutritionnel de la cerise des Antilles est sans nul doute son incroyable richesse en acide ascorbique. Cette vitamine hydrosoluble est essentielle au bon fonctionnement de l’organisme humain, qui est incapable de la synthétiser ou de la stocker à long terme.

La vitamine C exerce de nombreux rôles dans l’organisme:

- activité antioxydante: la vitamine C, par sa structure chimique, est un formidable capteur de radicaux libres et protège de cette façon des molécules-clefs de l’organisme contre les dégâts du stress oxydatif;

- cofacteur de nombreuses enzymes: la vitamine C agit en tant que cofacteur d’enzymes impliquées dans une multitude de réactions physiologiques telles que la synthèse de la carnitine, la stabilisation des molécules de collagène, la synthèse des neurotransmetteurs adrénaline et noradrénaline ou encore la synthèse des acides biliaires à partir du cholestérol;

- implication dans le système immunitaire: l’acide ascorbique présente également des effets bénéfiques sur les systèmes immunitaires tant adaptatifs qu’innés; 

- participation au métabolisme du fer: la vitamine C participe au maintien du fer alimentaire sous forme réduite, seul forme pouvant être efficacement absorbée par l’organisme. En outre, elle multiplie la biodisponibilité du fer non héminique par un facteur 1,5 à 10.

Situation en Belgique

En l’absence de compléments, les principales sources de vitamine C de notre alimentation sont les fruits et légumes. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a émis il y a maintenant plusieurs années des recommandations en termes de consommation de fruits et légumes. Ces dernières ont été fixées à 400 g de fruits et légumes par jour, soit cinq portions de 80 grammes. Cette quantité de végétaux fournirait environ 200 mg de vitamine C.

Malheureusement, nous sommes très loin de ces recommandations, comme en témoignent les enquêtes de consommations réalisées tant à l’échelle mondiale que nationale. En 2002-2003, une importante enquête portant sur la santé réalisée au niveau mondial révélait que près de 78% de la population ne consommaient pas les 5 portions quotidiennes recommandées de fruits et de légumes.

Chez nous, l’enquête de consommation alimentaire nationale menée en 2004 a révélé, quant à elle, que seuls 38% des hommes et 56% des femmes consommaient quotidiennement des fruits. Les légumes ne figuraient guère plus fréquemment au menu puisqu’ils n’étaient consommés chaque jour que par 43,8% des femmes et 31,3% des hommes.

Comme dit précédemment, les fruits et légumes étant la première source alimentaire de vitamine C, on peut se douter qu’un apport inadéquat en ces aliments entraîne inévitablement une déficience en vitamine C. Ce lien a été clairement établit lors de plusieurs études épidémiologiques. Ces études ont identifié le fait de consommer de faibles quantités de fruits et légumes comme un élément prédictif de la carence en acide ascorbique.

Augmenter les AJR?

Les apports journaliers recommandés (AJR) pour la vitamine C représentent actuellement la quantité à consommer quotidiennement afin d’éviter le développement d’une carence clinique. Or, récemment, certaines autorités de santé ont commencé à considérer les avantages de l’acide ascorbique en tant qu’antioxydant dans la définition des AJR.

Avec la publication de nouvelles données sur l’activité antioxydante de la vitamine C, les AJR de cette dernière ont peu à peu été revus à la hausse. Chez nous, ils sont en effet passés de 70 mg/jour à 110 mg/jour (pour les adultes)à la fin de l’année 2009. Ces recommandations en termes d’apports quotidiens en vitamine C sont actuellement les plus élevées d’Europe. Cette augmentation se base sur la publication d’études épidémiologiques faisant état des avantages d’un taux plasmatique d’acide ascorbique de l’ordre de 60 µmol/l en termes de prévention de certaines maladies dégénératives (cancers, maladies cardiovasculaires, cataractes,…). Cette concentration plasmatique serait obtenue avec un apport alimentaire quotidien de 110 mg de vitamine C.

Facile à atteindre

Plus récemment encore, des études ont démontré que des apports journaliers en acide ascorbiques situés entre 200 et 400 mg permettaient de saturer son absorption et donnaient des taux plasmatiques de l’ordre de 70 µmol/l, ce permettant d’atteindre un plateau.

Cette concentration plasmatique de 70 µmol/l permettrait de maximiser la fonction métabolique de la vitamine C. On observe en effet une saturation quasi maximale des cellules immunitaires circulantes et des tissus. En outre, une concentration supérieure augmenterait de façon significative la quantité de vitamine C excrétée par les urines.

Il se peut donc, au vu de ces récents résultats, que les apports journaliers recommandés en termes de vitamine C fassent l’objet d’un nouvel ajustement d’ici quelques temps. Le fait de mettre des produits contenant de l’acérola au menu permettrait alors d’atteindre facilement ces recommandations.

Aliment, teneur en vitamine C




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