Les phytostérols: une valeur sûre!

05/01/2012
Article

Les phystostérols sont utilisés depuis maintenant plusieurs années dans le traitement de l’hypercholestérolémie. De nombreuses études ont démontré leur intérêt dans la diminution du LDL-cholestérol (LDL-C) mais il semble que ces composés aient d’autres atouts santé.

Les bienfaits des stérols et stanols végétaux reposent sur une base scientifique solide. En effet, bon nombre d’essais prouvant leur efficacité en termes de réduction de la cholestérolémie ont été publiés à l’heure actuelle. Mais ces composés végétaux nous réserveraient encore quelques surprises.

Petits rappels

Nous connaissons à l’heure actuelle quatre types de stérols végétaux: le sitostérol, le campestérol, le sitostanol et le campestanol. De nombreux chercheurs et organismes internationaux se sont penchés pendant de nombreuses années sur l’efficacité de ces composés en termes de réduction du cholestérol-LDL.

En 2009, Demonty et ses collaborateurs ont réalisé une importante méta-analyse d’essais contrôlés et randomisés afin de rechercher une éventuelle relation dose-réponse continue permettant de prédire l’efficacité de différentes doses de phytostérols dans l’abaissement du LDL-cholestérol. Au total, pas moins de 84 essais ont été passés au crible.

Lors de l’analyse des résultats, les auteurs ont mis en évidence le fait que pour une dose quotidienne moyenne de 2,15 g de phytostérols, on observait une diminution de près de 8,8% du cholestérol LDL. Les réductions les plus importantes du LDL-C étaient observées chez les patients dont le taux de départ était le plus élevé.

Les chercheurs n’ont constaté aucune différence significative entre les effets des stérols et ceux des stanols végétaux. Cette étude a donc permis de confirmer une fois de plus l’efficacité des phytostérols dans la réduction du cholestérol LDL.

Plus récemment encore, en 2011, Musa-Veloso et son équipe ont tenté de voir si l’effet dose-réponse des phytostérols se perpétrait également avec doses plus élevées que celles recommandées qui sont de 2-3 g par jour. Après analyse de près de 113 publications et d’un rapport d’étude non publié, les auteurs ont soulevé le fait qu’avec des doses de phytostérols bien supérieures à celles recommandées (9 g), on pouvait obtenir à long terme une réduction du taux de cholestérol-LDL allant jusqu’à 17,1%, soit une efficacité similaire à celle d’un anti-cholestérolémiant.

Les deux font la paire!

Les phytostérols pourraient également avoir un intérêt certain en tant qu’adjuvant d’un traitement médicamenteux. Une étude récente a donc été menée par Linx et ses associés afin de voir si la combinaison d’un inhibiteur de l’absorption du cholestérol (ézétimibe) et de phytostérols pouvait avoir un effet plus important par rapport à un traitement médicamenteux seul. Des sujets présentant une hypercholestérolémie modérée ont été répartis en trois groupes. Le premier constituait le groupe «contrôle», le second recevait quotidiennement 10mg d’ézétimibe et un placebo de phytostérol et le troisième groupe recevait une combinaison de 10mg d’ezétimibe et de 2,5 g de phytostérols. L’étude a duré trois semaines.

En comparaison au groupe contrôle et au groupe avec le placebo de phytostérol (E+P) , les sujets ayant reçu la combinaison ezétimibe-phytostérol présentaient une absorption intestinale du cholestérol plus faible (598 mg vs 2161 mg et 1054 mg), une excrétion fécale de cholestérol plus élevée (962 mg/j vs 505 mg/j et 794 mg/j) et enfin, un taux plasmatique de LDL-C moins important (101 mg/dl vs 129 mg/dl et 108 mg/dl) et ce, de manière significative.

D’autres études menées avec une combinaison de phytostérols et de statines ont également montré un avantage du traitement associé par rapport à l’utilisation du médicament seul. Ces résultats sont donc plus que prometteurs et, s’ils sont confirmés, pourraient permettre d’obtenir de nouvelles stratégies thérapeutiques de l’hypercholestérolémie.

Nouvelle théorie d’élimination

La voie de transport inverse du cholestérol est l’objet de nombreuses thérapies anti-cholestérolémiantes. L’excès de cholestérol est collectés au niveau des tissus périphériques et acheminé au foie et au tractus gastro-intestinal afin d’être excrété par l’organisme. Durant de nombreuses années, cette élimination via la sécrétion hépatobiliaire a été considéré comme la seule voie impliquée dans le transport inverse de ce lipide. Cependant, des observations faites lors des toutes premières études menées sur des animaux et des humains semblaient indiquer la possible existence d’une autre voie d’élimination du cholestérol.

Ces dernières années, il est devenu évident qu’une voie d’élimination du cholestérol existe bel et bien dans l’intestin et que cette dernière joue un rôle central. Cette voie transintestinale d’élimination du cholestérol ou « transintestinal cholesterol efflux pathway » (TICE) contribue effectivement de façon significative à l’excrétion fécale des stérols neutres totaux.

Par ailleurs, des études récentes ont montré que la voie TICE est également sensible à la stimulation. En conséquence, le rôle direct de l’excrétion du cholestérol sanguin via la voie TICE ferait de l’intestin une cible appropriée et accessible pour l’élimination du cholestérol de l’organisme et, éventuellement, pour la prévention des pathologies cardiovasculaires.




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